Actu Musicale

Jimmy Smith “The Cat” 1964

 

1 – Theme From “Joy House”

2 – The Cat

3 – Basin Street Blues

4 – Main Title From “The Carpetbaggers”

5 – Chicago Serenade

6 – St. Louis Blues

7 – Delon’s Blues

8 – Blues In The Night

 

Pourquoi ce disque? Tout d’abord parce qu’il est très accessible. Le jazz n’est pas que pure technique. Il n’est pas réservé à un public de musicologues ni à des musiciens virtuoses. Loin des clichés qui rebutent la plupart des gens, explorons cette œuvre majeure à la croisée de deux mondes.

Tout d’abord, d’un côté, Jimmy Smith, le roi du clavier:
C’est le grand spécialiste de l’orgue électrique, le fameux Hammond B3. Il délivre un groove et une rondeur inimitable.
De l’autre, Lalo Schifrin à la direction:
Il représente ce qui se fait de mieux en terme de compositeur de musique de films dans les années 60 et 70. A l’époque il est surtout connu pour ses disques de Bossa Nova avec Luiz Bonfa et Bob Brookmeyer ce qui fait de ce disque une de ses premières expériences dans un style qui le rendra légendaire et donc un témoignage fondateur et révélateur.

Cet album joue sur deux tableaux. Tout d’abord les grooves typiques de Lalo Schifrin, des thèmes entrainants et entêtants comme sur l’ouverture : le Thème de « Joy House », « Les Félins » en français, film de René Clément avec Alain Delon. On entre ici pleinement dans son monde fait de cuivres, percussions. C’est une montée en puissance de la basse et du beat qui se muent en nappes de claviers. Jimmy y apporte la mélodie et la sensualité qu’on lui connait. S’en suit le fameux « The Cat » une mélodie entrainante parfaitement représentative du groove mod des 60’s on pourrait se croire dans « Ne Nous Fachons Pas » de Bernard Gérard.

On retrouve après des compositions plus bluesy. Le fameux « Basin Street Blues » de Spencer Williams et le fameux « Delon’s Blues », un hommage à l’acteur, la classe. N’oublions pas non plus « St Louis Blues » reprise de W.C Handy et l’adaptation phénoménale du « Blues In The Night » de Arlen et Mercer sur lequel Jimmy semble ne jamais vouloir finir ses modulations : un pur bonheur.

Parfaitement orchestré, cet album et non seulement le symbole des musiques de films de l’époque, mais surtout une œuvre aboutie, l’osmose parfaite entre ce grand musicien qu’est Jimmy Smith et le compositeur et arrangeur de légende qu’est Lalo Schifrin.